Après des mois de suspension, le Havre Port Center a pu proposer, à nouveau, une conférence. À mi-chemin entre le thème de l’exposition s’ouvrant le même jour et l’actualité criante, la question de l’impact de la crise sanitaire pour les marins était posée. M. Hubert ARDILLON, ancien capitaine, Vice-président de l’Association Française des Capitaines de Navires et Président de la Confédération des Associations des Capitaines de Navire, et M. Pavel PEREIRA, Président de la Station de Pilotage Le Havre-Fécamp, ont répondu à cette question. Force est de constater que cette profession, pourtant essentielle et, plus que jamais sollicitée, a subi très durement la crise. M. Ardillon n’a pas caché son mécontentement en détaillant certaines situations dramatiques.

Difficile en effet, d’imaginer ces conditions, mais le constat est que, lorsqu’un homme est malade à bord, il est certes possible de l’isoler, mais s’il a besoin d’oxygène, il est condamné. Comment gère-t-on la mort à bord d’un navire ? Véritable défi pour les commandants qui transportent le cadavre de leur équipier et tentent de rassurer l’équipage tout en espérant pouvoir débarquer dans un port alors qu’une pandémie mondiale amène tous les pays à fermer leurs portes.

Cela s’est traduit par des mois sans relève, sans voir leur famille, sans toucher terre. Certains marins sont restés plus d’une année complète à bord. Dans une déclaration commune, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), l’Organisation maritime internationale (OMI) et l’Organisation internationale du travail (OIT) ont réclamé que « les marins, le personnel maritime, le personnel des navires de pêche, le personnel du secteur énergétique offshore, le personnel de l’aviation, le personnel de la chaîne d’approvisionnement du fret aérien et le personnel des prestataires de services dans les aéroports et les ports », doivent bénéficier d’un statut de « travailleurs-clés » car ils assurent un service essentiel pendant la pandémie. En France, les marins n’ont eu accès à la vaccination qu’une semaine avant la population générale.

 

Les équipages et armateurs ont revu toute leur organisation de façon à limiter au maximum les risques. Dans cette logique, les pilotes, indispensables à l’entrée d’un navire dans un port, se sont également réorganisés de façon à rassurer les armateurs et à se protéger. Pavel PEREIRA a détaillé l’ensemble des nombreuses actions mises en place pour assurer la continuité du service 24 h/24 h 7/7. Enfin, un témoignage sur les manœuvres exceptionnelles, telles que le remorquage du Suezmax FAIRWAY a pu être détaillé par l’un des pilotes en charge de l’opération.

 

L’ensemble des gens de mer ont fourni un effort considérable tout en restant dans l’ombre et ont été difficilement considéré comme essentiel. Ne serait-ce pas la métaphore d’une société de consommation méconnaissant les Hommes permettant d’avoir et de posséder ?

 

La conférence est à retrouver sur notre chaine YouTube

 

Trois rendez-vous « table-ronde et conférences » sont à noter dans vos agendas :

  • Le dimanche 5 septembre à 11 h, Table ronde : regards croisés.
  • Le jeudi 9 septembre à 18 h, Conférence : la cybersécurité sur terre et en mer.
  • Le samedi 18 septembre à 18 h, conférences : les marins d’autrefois.

Nos conférences et projections

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